Après le Diesel Gate, la France a décidé de faciliter le renouvellement des véhicules les plus polluants en offrant une prime à l’achat. Malheureusement, les résultats seraient loin d’être ceux escomptés puisque le niveau des polluants dus aux voitures continue d’augmenter dans l’Hexagone. Pourquoi une telle contradiction ?
Plus récentes, mais plus grosses et plus gourmandes
Le dispositif de prime à la conversion des véhicules mis en place par le gouvernement français a pour objectif de faciliter le renouvellement du parc automobile vieillissant, tant pour les particuliers que pour les professionnels.
Sans condition de revenus, ce dispositif permet ainsi de bénéficier d’une prime de 1000€ à 2000 € pour tout achat d’une automobile neuve ou d’occasion Crit’Air 1 ou 2.
Alors que ce coup de pouce de l’Etat a dépassé tous les objectifs, même les plus optimistes, la qualité de l’air continue de se dégrader. En cause notamment, la pollution toujours plus importante liée aux rejets de ces mêmes voitures.
En effet, car si les Français ont pu racheter un véhicule plus récent, ils se sont tournés pour beaucoup vers des SUV. A en croire le journal auto breton Divuz, 1 véhicule sur trois est un crossover. Or, de par leur gabarit plus imposant et de par leur motorisation principalement essence, ceux-ci consomment davantage de carburant et donc, polluent plus.
Vers l’arrêt des moteurs essence et diesel d’ici 2028 ?
Cette profonde modification des habitudes d’achat au niveau national ne va donc pas dans le sens d’une plus grande sobriété énergétique indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique.
D’ailleurs, comme le souligne le journal Auto-Moto, un rapport publié par Greenpeace préconise tout simplement d’en terminer avec les moteurs thermiques si l’on veut respecter l’objectif de +1,5°C d’ici à la fin du siècle, un objectif fixé lors de l’Accord de Paris. Pour cela, ce rapport préconise :
- l’arrêt de la production des voitures à explosion, au plus tard à l’horizon 2028 ;
- la diminution de 80% du parc automobile d’ici à 2030.
Si une telle mesure était prise, il ne resterait finalement que l’électricité et l’hydrogène pour se déplacer. Si ce dernier peine à se développer, les voitures électriques, quant à elles, séduisent un public toujours plus large. Toutefois, cette progression des ventes se fait grâce, encore une fois, à un sérieux coup de pouce de l’Etat.
Par ailleurs, comme le reconnaissent des nombreuses ONG, Greenpeace en tête, ce n’est une solution qu’à court terme en raison du manque de recul, d’une filière de recyclage des batteries balbutiante, de l’origine de l’électricité ou encore de la pollution déportée sur le continent africain.
C’est certain, le vélo a encore de beaucoup devant lui.